Investisseur vs entrepreneur : du doute à la crise

Vous êtes au volant. Conducteur averti, vous balayez l’environnement du regard, sans y penser, cependant constamment. Mais qu’un danger survienne et votre angle de vision se rétrécit brutalement. Vous voyez alors seulement l’obstacle devant vous, plus rien autour. Et vous vous jetez sur un arbre pour éviter un sanglier… Quand le danger devient pressant, nous perdons beaucoup de nos moyens, de notre capacité à prendre les bonnes décisions.

Les résultats donc ne sont pas ceux attendus. Vous doutez vraiment. Mais rarement du projet en lui-même. Vous l’aviez soigneusement étudié, avec compétence. Le projet était solide. Il le reste. Votre stratégie aussi. Le problème, le seul, c’est donc l’entrepreneur. Ça crève les yeux. À vous en rendre aveugle. À vous en jeter sur un arbre quand il faudrait reconsidérer la situation dans son ensemble, ne pas céder à l’urgence, se défier des évidences éblouissantes, de celles qui décrètent tout supplément d’analyse inutile…

Inutile ? Pas si sûr.
Le mal est là, certes évident. Qui fait craindre le pire. Mais comment le traiter sans diagnostic approfondi?
Rappelons-nous, quand le danger devient pressant, nous perdons beaucoup de nos moyens… Autant le savoir, et agir en conséquence. Se protéger de soi-même. En appeler à des compétences spécifiques, seules capables de construire un diagnostic multifactoriel et multidimensionnel, c’est-à-dire individuel et systémique (fonctionnement de l’équipe). La dimension individuelle… Le manque de résultats n’est pas forcément imputable aux seules carences de l’entrepreneur. Peut-être est-il mal entouré ? Peut-être une autre personne fait-elle obstacle à la réussite ? Pour s’en assurer, il faudra conduire une analyse de la personnalité réelle non seulement de l’entrepreneur, mais aussi

Tout investisseur a connu ou connaîtra de tels moments. Les résultats ne sont pas ceux attendus. Les choses sont mal engagées. Et
quand la confiance est altérée, souvent, les relations se dégradent. De ce fait, le doute devient une forme de prédiction autoréalisatrice : il provoque ou amplifie ce qu’il appréhende, l’échec.

de chacun des membres de l’équipe dirigeante : potentiels, leviers de motivations et freins, forces et faiblesses… Une telle analyse est prédictive. Elle permet de savoir comment chacun se comportera dans telle ou telle situation, tel ou tel contexte. Et donc de répondre à la question : qui parmi les membres de l’entreprise est adapté pour participer efficacement à la mise en oeuvre de votre projet ? Et à quelle condition, comment, avec quel soutien ?

Un projet pourtant bien conçu s’enlise. Est-ce dû à des carences individuelles ?
Pas toujours. Ou pas uniquement. Une addition de bons éléments ne suffit pas à faire une équipe performante. Encore faut-il que ceux-ci se soient constitués en équipe. Vous vous assurerez donc que votre prestataire dispose de l’expérience et des outils pour conduire une analyse systémique, elle aussi multifactorielle. Il s’agit de mesurer un potentiel collectif (et non de seulement additionner les potentiels individuels),
d’évaluer les complémentarités et les manques, la qualité des relations internes, la cohésion fonctionnelle, l’efficacité de la communication, la pertinence de l’organisation, l’état d’esprit général, la solidarité effective, le mode de management et son adaptation à la typologie de l’équipe et des personnes, l’adhésion à une vision partagée, bref, tout ce qui détermine la performance d’une équipe.

Analyser et diagnostiquer reste insuffisant.
Rappelez-vous, pour l’investisseur, il y avait urgence à agir – avant qu’il soit trop tard. Si brillantes et exhaustives soient les analyses fournies, l’abandonner à son sort à ce stade relèverait de la désertion. Son diagnostic posé, un médecin prescrit et prodigue des conseils.
Pour être utiles, les prescriptions doivent être spécifiques au projet de l’investisseur et à la situation de l’équipe évaluée, et indiquer des actions concrètes à mener pour favoriser la réussite : écarter un membre de la direction, enrichir l’équipe en recrutant des ressources complémentaires, modifier l’organisation, adopter des pratiques managériales nouvelles…
Restera à l’investisseur à prendre ses décisions puis à agir. Aussi à tirer des enseignements de l’expérience : désormais, il ne se dispensera pas d’une analyse préalable de la dimension humaine de ses projets. Pour agir plus vite, et avec moins de risques.